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INFO PRESSE

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"Je m’appelle Sandra Detourbet,

je suis Franco-allemande.

Je suis artiste peintre professionnelle depuis 1996 et réalisatrice depuis 2011.

 

J’ai développé ma pratique artistique en atelier et hors atelier,

dans des lieux variés impactant mes sujets d’inspiration et mes rencontres, ce qui a abouti souvent à de nombreuses collaborations transversales.

 

Je suis donc orientée vers la pluridisciplinarité et pratique l’improvisation picturale, la réalisation audio-visuelle et la performance live.

 

Je compose sur la toile des variations à travers une écriture graphique, je crée des gammes chromatiques, lumineuses et saturées, avec des traits révélant des mondes en expansion comparables à une composition sonore chaotique, où l’on distingue des formes en mouvement, des espaces ou des figures plus ou moins reconnaissables.

 

Mes gouaches ou encres sur papier révèlent l’expression d’une force vitale et de l’équilibre en mouvement.

 

J’accumule des traits de pinceaux sans repentir. Les sujets émergeants reconstituent une odyssée toujours renouvelée de récits archaïques et intemporels.

 

 

Exemple de collaboration : 2016, je peignais en live pendant les 8h de représentation sur la tournée nationale de La princesse de Clèves. ARCADI MC:2 TNS TNB MC Bourges Béthunes L’Echangeur

 

Parallèlement, depuis 2011, je me professionnalise dans le multimédia, la captation de spectacles vivants, de portraits d’artistes, de réalisations de documentaires et clips."

Portrait vidéo de Sandra Detourbet réalisé par Ingrid Hoffmann

Quelques éléments constitutifs de son travail : 

 

Réserves : recouvrement partiel du support 

Trace : superposition d’aplats successifs 

Graphisme : aucune reprise ou correction 

Contour : net 

Outil : pinceaux spalter moyens et grands
Support : papier marouflé sur toile
Médium : Gouache et craie ou mine de plomb 

Lisibilité multiple :

projection subjective du spectateur qui cherche ou rejette un élément spectral reconnaissable ou non

 

Thématique :

l’arbre et le serpent de la connaissance, l’intime, l’éros, les bestiaires, les espaces de liberté, l'animalité, les mythes, les récits et la poésie.

EXPOSITION & transformation

Exposition magnifique, jeu de couleurs, forme en noir et de blanc, « Les femmes qui courent avec les loups » font une pause à l'hôtel culturel Cœurderoy, à Tonnerre, jusqu'au 9 juillet.

Colette Grandgérard et Sandra Detourbet ont pris possession de la galerie depuis quelques jours. La première, sculptrice, joue avec les matières et les rencontres du bronze et de la pâte de cristal. C'est au Bénin qu'elle va pour la réalisation du fragment en bronze et c'est à Paris qu'elle trouve la lumière du cristal.

Un dialogue entre deux territoires

Son œuvre se forme ainsi à partir d'un langage unique entre deux territoires, deux cultures où elle laisse parler les éléments. Une véritable conversation s'engage entre le blanc de la pâte et le bronze chauffé, qui garde les marques de la flamme. Et se clôt dans le Livre des silences, donne envie d'aller plus loin. 

Si les matières s'entrechoquent chez Colette Grandgérard, les couleurs tourbillonnent à la surface des tableaux de Sandra Detourbet.

« Je suis comme une musicienne », explique la peintre. La toile devient une partition où jouent l'instinct, l'intuition et l'émotion. Un jeu de couleurs. Des volutes de formes tirent le visiteur par la manche, l'enveloppent. Des visages deviennent paysage, les couleurs sont sensuelles. La peinture est explosive, vivante et joyeuse. Du grand art qui vaut le coup de regard. 

Pratique. Jusqu'au 9 juillet à l'hôtel culturel Ernest-Cœurderoy de Tonnerre. Entrée gratuite.

Ré-attribuer la dimension sauvage et régénérer le « double genre » chez l’individu…

Certaines lectures* ont scellé dans mon esprit des temples plus vastes où les combats de chacun reposent ensemble au delà des traumatismes originaux où le langage a obligé l’indivisible désordre d’une asymétrie des genres en les opposant.

La non domestication de la nature sauvage est une composante qui transformera la domination par le langage. Le langage en scindant avec des mots une nature et a opposé "masculin" au "féminin". L'urgence ne serait-elle pas de ré-habiliter l'être en une forme inaliénable qui se conjuguera avec l’individu.

 

 

* Dans son essai Une chambre à soi - Virginia Woolf répond à la question de la femme et du roman : « Une chambre à soi et 500 livres de rente » et souligne ainsi le principe masculin-féminin chez l’individu en appuyant son observation sur quelques  auteurs de genres, de cultures et d’époques différentes. 

J’en ai dégagé l’idée que cette état de non domestication de la nature sauvage et instinctuelle pourrait correspondre à la part occultée qui subsiste chez un individu à l'insu de lui-même et que le langage a divisé. Cette notion est fondatrice pour enclencher une transformation des logiques de dominations en une logique d’individuation.

 

* Platon disciple de Socrate, dans Le banquet - évoquait l’idée d’un être masculin-féminin indivisible qui aurait été scindé par des dieux désoeuvrés.

Et il questionne également à travers le principe de la maïeutique ce qui consiste à faire accoucher les esprits : cette technique qui consiste à bien interroger une personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi. La maïeutique, contrairement à l'ironie, s'appuie sur une théorie de la réminiscence pour faire ressurgir des vies antérieures les connaissances oubliées.

* Ma vie - de Carl Gustav Jung m’a permis d’appréhender le principe d’individuation. Ce processus  « distingue l'individu des autres de la même espèce ou du groupe, de la société dont il fait partie »:

« C'est la prise de conscience qu’on est distinct et différent des autres, et l'idée qu'on est soi-même une personne entière, indivisible. Selon Jung, l'individuation est une des tâches de la maturité. »

On parle donc ici d'un processus de transformation intérieure, de la prise en compte progressive des éléments contradictoires et conflictuels de la psyché afin d'aboutir à l'entièreté psychique du sujet, conscient et inconscient réunis.

 

*  Etat sauvage - d’Isabelle Sorente appartient à l’ensemble des ouvrages qui m’ont guidés dans cette prise de conscience.

 

 

En l’absence de la limite entre les genres, l’être remplace le "croire ce qui est".

En regardant un documentaire abordant une actualité récente, où il était question de la haine qu’un homme exprimait envers le fait d’être homosexuel, ses arguments me laissèrent deviner que la haine viscérale qu’il exprimait, puisait sa source dans la haine de la part occultée de son indivisibilité antique. 

 

Le principe de domination repose sur la division de l’être. Scinder la nature par le langage permet d’isoler l’être de sa propre contradiction et de l’assigner à l'état de croyance plutôt qu'à celui de l'être.

 

L’homophobie est un des stigmates symptomatique  du rejet de ce qui fait corps avec sa propre asymétrie.  

 

Sandra Detourbet - Mai 2018

Extrait de l’introduction du livre de Pinkola Estes « Femmes qui courent avec les loups »

 

« Chanter au-dessus des os. 

 

La vie sauvage et la femme sauvage sont toutes deux des espèces en danger.

Au fil du temps, nous avons vu la nature instinctive féminine saccagée, repoussée, envahie de constructions. On l’a malmené, au même titre que la faune, la flore et les terres sauvages. Cela fait des milliers d’années que que sitôt que nous avons le dos tourné, on la relègue aux terres les plus arides de la psyché. Au cours de l’histoire, les terres spirituelles de la Femme Sauvage ont été pillées ou brûlées, ses tanières détruites au bulldozer, ses cycles naturels forcés à suivre des rythmes contraires à la nature pour le bon plaisir des autres.

 

Ce n’est pas un hasard si les étendues sauvages de notre planète disparaissent en même temps que la compréhension de notre nature sauvage profonde s’amoindrit. On voit aisément pourquoi les vieilles forêts et les vieilles femmes sont tenues pour des ressources négligeables. Et si les loups et les coyotes, les ours et les femmes sauvages ont le même genre de réputation, cela n’a rien d’une coïncidence. Tous correspondent à des archétypes instinctuels proches.C’est pourquoi on les considère à tort, les uns et les autres comme peu amènes, fondamentalement dangereux, et gloutons.

 

Le titre de cet ouvrage « Femmes qui courent avec les loups », histoires et mythes de l’archétype de la Femme Sauvage, est né de mon étude de la biologie animale, en particulier des loups. Ce qu’on sait des loups, Canis Lupus et Canis rufus présente en effet des similitudes avec l’histoire des femmes, tant sur le plan de l’ardeur que du labeur.

 

Les loups sains et les femmes saines ont certaines caractéristiques psychiques communes : des sens aiguisés, un  esprit ludique et une aptitude extrême au dévouement. Relationnels par nature, ils manifestent force, endurance et curiosité. Ils sont profondément intuitifs, très attachés à leur compagne ou compagnons, leurs petits et leur bande. Ils savent s’adapter à des conditions perpétuellement changeantes. Leur courage et leur vaillance sont remarquable.

 

Pourtant les uns et les autres ont été chassés, harcelés. A tort, ont les a accusés d’êtres dévorateurs, retors, ouvertement agressifs, on les a considéré comme inférieur à leur détracteurs. Ils ont été la cible de ceux qui veulent nettoyer l’environnement sauvage de la psyché au même titre que les territoires sauvages, et parvenir à l’extinction de l’instinctuel. Une même violence prédatrice , issue d’un même malentendu, s’exerce contre les loups et les femmes. La ressemblance est frappante..»

Ne pourrait-on pas avoir envie de modifier le titre de l'ouvrage de Pinkola Estes en remplaçant le mot "Femmes" par "Êtres" ou "Individus"?

Ce que l'on appelle communément femme se limite à un seul genre. Même si l'idée de soi est assujettie à un déploiement perpétuel; ce qui entre en jeux au delà du besoin, c'est le désir de s'adapter socialement au détriment de sa survie psychique. Idem pour tous.

Propos de la Galerie Jean-Louis Cléret :

 

"Les tableaux de Sandra Detourbet nous semblent naturels. Mais chacun de nous y discerne différemment ce qui subjectif de ce qui est objectif. Ce que nous pensons à l’aide de concepts est différent de ce que nous croyons intérieurement.

Ses oeuvres nous amènent à penser en termes de pré-histoire, tant au sens paléolithique que dans l’idée d’une projection en amont d’une histoire.

 

Un peu comme l’Aborigène qui dessine un animal sur une pierre à qui un ethnologue demande pourquoi il dessine sa proie avant d’aller la chasser. L’Aborigène, effaré, lui demande en retour si il est possible d’aller chasser sans dessiner avant.

 

Peut-on aller à la découverte de ces « environnements tempérés » sans les avoir dessiner."

AZART 2012

Galerie L’Échaudé

PARIS VI

 

Sandra Detourbet 

 

And unpredictable painting

 

 

Sandra Detourbet was born in 1967 and lives and works in Ivry-sur-Seine. She graduated in Art and Space from the École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs in Paris in 1997, and in the period following graduation up until 2003 the young painter never turned down a commission for a mural. Since then, she has devoted her time in the studio to a personal journey for large pieces and, in situ, to her Captures plastiques, a series of sketches made on the fly during rehearsals, shows, and classes in artistic expression. Her work was recently exhibited at the Salon de Réalités Nouvelles (Paris, 2012) as well as in the Fabrique Gallery for the group exhibition of 3 Femmes peintres (Ivry-sur-Seine, 2012). 

For her first exhibition in the Echaudé gallery in Saint-Germain-des-Prés, Sandra Detourbethas selected 25 pieces: gouaches and watercolour pastels on paper smoothed on to canvas, “Charlowskis” (four-hand paintings made with her partner, Nicolas Gasiorowski), and a handful of her Captures plastiques, small pieces made with ink. Gouache, liquid inks, drips, erasures, drops, stains, both full and slender, multiple networks of branches that sprawl over Arches vellum, paper that we know to be highly absorbent: Sandra Detourbet’s “fugitive” painting is notable for its use of water. And why does she use the gouache that is ordinarily associated to schoolchildren’s work? Because it provides the artist with “a watercolour effect, a certain freshness that is missing from acrylics or oils. I started using egg tempera and frescos, and tempera is not very far removed from my current techniques. In my view, my work using gouache is a natural progression from how I started out. With gouache, it’s almost a type of alchemy: the medium becomes like the humus, and the sub-layers build up. It’s magical. The paint wins back its freedom, just as nature always reclaims what belongs to it by right when we try to restrict it. Acrylic, a plastic paint that is applied thickly, is incapable of these subtle expressions. Gouache, though, is not. However, I dream of working with oil paints again, but oil is something else entirely: everything has to be planned, it’s another approach to pictures.”  

When visiting Sandra Detourbet’s Studio 602 in Ivry-sur-Seine, door B on the 6th floor of a 70s style building that would not look out of place in one of Tarkovski’s futuristic films, you are guaranteed a change of scenery, on top of the scenes revealed in her adventurous painting. Once inside, you discover the den where the shifting forms of Sandra Detourbet’s “rough” painting are born. Sandra stopped working to let us visit her and her studio, and welcomes us inside wearing a vintage orange jumpsuit of the kind worn on oil rigs; indeed, the label reads Coflexip Stena Offshore. Here, it seems, is a sanctuary where anything can be put to good use. In the words of the chemist Lavoisier, “nothing disappears, nothing is created, everything merely transforms”. 

This does not feel like a space for inactivity, and we sense that it is a place for doing things, trying things out, for making connections... a place for artistic exploration: and this must make itself felt, something must happen in this space. Perhaps it will be blessed with an angel, a success or a failure. Who knows? Did Giacometti not say: “Whether it fails or whether it comes off in the end becomes secondary”? What matters is the effort, to create, to expose oneself in order to bring out the unexpected. Detourbet willingly enters this uncertain space, remaining open to all that is new as well as primitive forces. 

Her studio in the Parisian suburbs contains an eclectic mix of objects: a computer, a lamp made from driftwood, writing projects reminiscent of a school blackboard, original pieces from a range of artists, books about Charlotte Salomon and Eugène Leroy, a CD collection that ranges from classical (Gustav Mahler) to contemporary (Amy Winehouse), pots of Linel gouache in saturated shades, boxes of Wilde pastels, as well as a toolbox and some electric drills. While we know that we aren’t at a jumble sale, we feel like we are in a factory or small company where the apparent jumble is surely necessary; from this menagerie of objects, references, and tools, pictorial shapes and compositions may be born, in turn providing a feast for the eyes and imagination of the artist and her visitors.

When talking about this important question of the emergence of figures, Sandra specifies that it is about: “Providing something that to look at seems almost completely out of place; often fantastical, and sometimes the eternal or the everyday. Always a new way of seeing things. What comes next, after the initial act? Looking without obliging, like an announcement of the note which will follow, or which won’t. This is where it begins. I see myself as a dilettante of emotion, a receptacle for transversal projections and an amalgam of life; I work without concentrating on what I’m doing. I grasp onto the truth contained in movement, in memory, or its opposite: what might have been. (...) Images are born from the unexpected where I create the links that are missing. Nonchalance is an honour as well as exposure to the void.” 

When I mentioned “primitive forces” that are present in Sandra Detourbet’s work, it gave rise to ideas of prehistory, or perhaps Leonardo da Vinci who used to look at dirty, old walls in an effort to see the storms or battles that he would create. Prehistory features in Detourbet’s “free as the wind” painting because, by taking nourishment from chance (stains, mistakes, etc.) in order to progress, she launches a sequence of intuitions, desires, and needs. Just like the artists who painted cave walls used the indents and projections in the rock to bring out the lines of a man or an animal, Detourbet uses painting in progress to inspire new forms. From a splash or a streak, a landscape, person, or object appears before our eyes. This constant shifting between one form and another, and the resulting ambiguity is what makes her paintings so successful: they resist a single interpretation. In Visite de courtoisie (81cm x 100cm), are the brown shapes that spread across the canvas animals or layers of scenery? In Notre désir (92cm x 65cm), is the swirling line that structures the composition the image of abundant hirsuteness, a rising motion, or even the result of an explosive male orgasm? It remains a mystery...      

In the evanescent paintings signed by Detourbet - or Charlowski - we can often perceive bodies, organs, blood, purple coverings, a latticework of tangled bodies, a family get-together, a loving embrace, a scene from the country, a dance, twirling letters and more: one shape invites another as one colour gives way to the next, never stopping, without conclusion. Figures alternate with shapelessness, drawings with writing, the sublime and the ridiculous, raw graffiti with learned allusion, compulsive strokes with the blank paper protected by its emptiness, the lines of one artist with those of another, Nicolas Gasiorowski, for whom “giving shape to an image together is our aim. Two somewhat grotesque clowns making little monsters together”. Clearly, what we have here is a refined painter who assimilates her successes as well as her mistakes (or false connections) to create her playing field. Especially as painting itself, as a work in progress, is also able to deceive the eyes; and we will give the final word to a legend of modern art, Pablo Picasso: “Painting is stronger than me, it always succeeds in making me do what she wants.”     

     

Vincent Delaury  

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